Strioscopie au service du soudage : enfin un standard pour les conceptions spécifiques

Dans le domaine du soudage, chaque application est spécifique. En fonction du chanfrein, des alliages à souder, du type de racine et des conditions d’utilisation, le constructeur de torches s’efforce à en trouver la meilleure forme  afin d’obtenir un résultat conforme à la demande du client : l’absence de porosité et une soudure sans trace d’oxydation ou de résidus évitant ainsi les interventions coûteuses d’après-soudage ou la mise au rebut. C’était donc du sur-mesure à chaque commande.

Extrait d’une gamme de lances de soudage et de rechargement

Polysoude a connu cette problématique qui induisait des coûts importants en termes de recherche et développement. On aurait pu croire que l’apport supplémentaire de gaz de protection pourrait garantir un résultat sans faille, mais ceci modifie tout simplement le comportement des flux sans en améliorer le résultat. Grâce à son expérience empirique, cette société a su s’imposer dans de nombreux secteurs comme un spécialiste en la matière. Mais au fil du temps, une grande variété de torches spécifiques ont été créées, que ce soit pour le soudage TIG automatisé ou mécanisé traditionnel ou pour des applications de rechargement.
Pour les deux procédés, différentes gammes de torches ont vu le jour, validées à chaque fois pour leurs performances en termes de facteur de marche, de limites de température, de protection gazeuse et de qualité de la transmission vidéo. Polysoude a pu ainsi créer un ensemble de torches avec un catalogue qui comprend douze types de torches différentes, auxquelles s’ajoutent les lances de soudage, dont le type et la longueur peuvent parfaitement s’adapter en fonction de l’application client.

Mais la validation définitive de cette gamme ne s’est pas basée uniquement sur l’expérience acquise : pour chaque type de torche, des tests supplémentaires ont été mis en place, permettant ainsi d’améliorer encore le résultat final. Jean-Pierre Barthoux, directeur du département Technologie, explique : « dans le cadre de la conception d’une torche, il était très difficile d’étudier le comportement des différents flux de gaz, en raison de la luminosité et de la chaleur présentes autour de la torche. Des systèmes vidéo ont beaucoup apporté à la compréhension du déroulement du soudage, mais nous perdions souvent trop de temps pour parfaire la torche idéale pour chaque nouvelle application. »

Jean-Pierre Barthoux, directeur du département Technologie, IWE

Mieux appréhender le comportement des flux de gaz

L’ensemble des torches a donc été soumis à un test optique spécifique destiné à visualiser les différents flux des gaz et mettant en évidence les différentes formes gazeuses, reconnaissables de manière optique. Cette strioscopie (également appelé méthode Schlieren) montre les densités des flux ou, plus exactement, l’indice de réfraction obtenue en raison de la déviation lumineuse. Cette déviation est obtenue en cas de tourbillons compressés, de différences de température ou de composition chimique. Grâce à ce procédé, il était aisé pour les ingénieurs de Polysoude de mieux appréhender le comportement des flux et, par là même, leur influence sur le résultat de la soudure.

Aujourd’hui, l’expérience et la validation par les nouvelles technologies se sont réunies pour proposer une gamme complète de torches et d’accessoires dans un système modulable  et adaptable à chaque application client. Les avantages sont évidents : moins de temps en termes de recherche et de développement, une optimisation des torches en apport en énergie et gaz. La future torche est testée en strioscopie avant même d’être construite.

N° 78 juin 2016