Condamné à innover en permanence …
POLYSOUDE
par… Tels sont les propos tenus, en juin dernier, par Hans-Peter Mariner, directeur général de Polysoude, en ouverture des portes ouvertes du spécialiste du soudage, à Nantes (Loire Atlantique). Il faut dire qu’au regard des équipements du site français, l’innovation n’est pas un vain mot mais une philosophie d’entreprise qui s’illustre en particulier avec la technologie TIGer.
Cela fait un demi-siècle déjà que Polysoude s’est donné pour mission de répondre aux exigences des industriels par des solutions innovantes à forte valeur ajoutée et maîtrisées. Pour ce faire, cette entité du groupe GWT, qui emploie près de 270 personnes (dont 160 en France, pays qui abrite aussi, à Nantes, son siège social) conçoit, fabrique et commercialise tout type d’équipement utilisant l’ensemble des procédés modernes de soudage à l’arc, à commencer par le soudage orbital (tube/tube, tube/ plaque, toute dimension de faible à forte épaisseur), le soudage mécanisé (TIG fil froid ou fil chaud, plasma, MIG MAG), le rechargement (TIG fil froid ou fil chaud) et autres services associés. « Aujourd’hui, le soudage TIG est passé de 2 à 30% du chiffre d’affaires ; il est donc désormais au coeur de notre activité, précise Hans-Peter Mariner. Nous avons, à ce titre, beaucoup investi afin de pousser le plus loin possible l’automatisation des processus avec des porte-outils bien spécifiques ».
Les domaines d’application ? L’aéronautique bien entendu mais aussi les environnements difficiles d’accès, à commencer par le nucléaire et, plus récemment, la pétrochimie et le gaz. La technologie TIGer est le fruit d’un développement technologique interne s’appuyant sur la juxtaposition de deux arcs TIG, organisés et contrôlés de manière à combiner les deux puissances dans un seul arc, lui donnant ainsi un pouvoir calorifique plus intense. En outre, l’adjonction du fil préchauffé par effet Joule permet d’exploiter le profil particulier du bain et d’améliorer le rendement du procédé. Les avantages sont multiples et vont d’une qualité de soudage identique au TIG traditionnel à des vitesses de soudage élevées (dues à la faible pression d’arc) en passant par l’asymétrie obtenue entre la colonne d’arc et le bain de soudage suivant l’orientation des électrodes.
Interview de Hans-Peter Mariner,
directeur général de Polysoude
Équip’Prod
Quel était l’objectif de ces portes ouvertes ?
Hans-Peter Mariner
Polysoude sort d’une phase de grands projets avec des efforts d’innovations considérables qui sont aujourd’hui en phase finale. Les installations présentées dans nos ateliers pouvaient témoigner de ces grands projets qui sont des solutions novatrices encore uniques sur le marché. Nous sommes, pour ainsi dire, des précurseurs en la matière.
En quoi consiste le procédé TIG et quels avantages procure-t-il par rapport à d’autres procédés de soudage ?
Jusque dans les années 2000, le procédé TIG était synonyme de qualité mais également de faible productivité. Depuis les années 2000, pour améliorer le rendement du procédé TIG, Polysoude a investi massivement dans de nouveaux développements. Le résultat de ces investissements est visible à travers les procédés Narrow Gap, TIG Hot Wire, TIGer (rechargement à haut rendement). Ces techniques assurent maintenant un niveau de productivité garantissant la compétitivité de nos solutions tout en conservant la qualité du procédé TIG. Les qualités intrinsèques du procédé sont multiples. Il est par exemple possible d’appliquer ce procédé dans une gamme d’épaisseurs à souder très importante (0,5 à 300 mm) et sur presque tous les métaux, sans fumée, ni projections. En outre, il s’agit d’un procédé stable et fiable, permettant de réaliser toutes les positions de soudage. Enfin, et cela présente un avantage non négligeable dans un contexte d’industrie 4.0, le procédé TIG séduit par sa capacité à être automatisable.
À quels besoins et à quelles évolutions du métier de soudage ce procédé répond-t-il ?
Comme évoqué ci-dessus, le procédé TIG a dû s’adapter aux nouvelles exigences du marché, à savoir associer la qualité des soudures à la productivité. De plus en plus, les industriels sont contraints de garantir une soudure irréprochable en tenant compte, d’une part, du respect de l’environnement qui est devenu une préoccupation majeure et, d’autre part, des exigences de sécurité qui sont primordiales dans de nombreux secteurs tels l’aéronautique, le nucléaire, les industries pharmaceutique et pétrolière. Pour répondre à ces besoins, il est essentiel de s’adapter aux marchés et de garantir la performance du procédé en l’automatisant. En effet, l’automatisation permet de reproduire la même qualité de soudures, cycle après cycle. De plus, celle-ci permet le soudage de pièces dans des zones non accessibles à l’homme, y compris sur des pièces de forme complexe.
Quelle place occupe désormais l’automatisation dans les procédés TIG ?
Par nature, le procédé TIG est le plus à même d’être automatisé. Les seules limites auxquelles nous pouvons être confrontés viennent de l’adaptation de l’outil, voire du « porte-outil » tels que la tête de soudage, l’ensemble potence-positionneur ou encore le robot.
On parle beaucoup de l’industrie 4.0 : en quoi ce nouveau procédé de soudage s’inscrit-il dans l’industrie du futur ?
Comme le monde du soudage en général, le procédé TIG, qui existe depuis fort longtemps, tente de s’inscrire – aujourd’hui plus que jamais – dans l’industrie 4.0. Cela se fait notamment à travers l’utilisation de l’intelligence embarquée sous forme de capteurs et de porteoutils modernes tels que les robots. L’Interface Homme-Machine (IHM) par son côté intuitif s’inscrit dans la logique Industrie 4.0.
N° 68B septembre 2015