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Souhaitez-vous vraiment converser avec un robot ?

SYNAPSE DEVELOPPEMENT

par Equip'Prod

Que peut-on réellement attendre de ces robots conversationnels de nouvelle génération ? C’est la question que s’est posée la société Synapse Développement, à travers cet avis d’expert rédigé par son directeur, au regard des multiples indicateurs prédisant au marché de l’IoT et des chatbots de belles perspectives de croissance. Cependant, Patrick Séguéla, directeur de Synapse Développement, pose aussi la question de savoir quelle place nous donnerons demain aux robots dans notre quotidien.

Source: Fraunhofer IPA

Source: Fraunhofer IPA

Incontestablement, les chatbots ou robots conversationnels occupent désormais une place centrale dans le palmarès des technologies les plus prometteuses en répondant à de nouveaux usages : assistance aux utilisateurs, e-commerce… Ainsi, nous voyons les leaders de l’industrie comme Google, Facebook, Apple ou Microsoft s’emparer du sujet et investir des ressources importantes afin de s’imposer durablement comme les spécialistes du marché.

Dans ce contexte, le cabinet TechSci ­Research table sur une croissance de 75% pour le secteur de l’IA sur la période 2016-2021 et présage un avenir florissant pour l’IoT et les chatbots. Pour le Gartner, les assistants numériques prendront en charge au moins 2  milliards de dollars de transactions, d’ici la fin de l’année 2016. Ces grands indicateurs attestent de la vitalité du marché des chatbots.

Synapse - photoLe cas des robots et des agents conversationnels

Très en vogue, les agents conversationnels déferlent désormais sur le net, avec des promesses d’usage qui relèvent parfois de l’anticipation ou du fantasme. Pourtant, au-delà du défi scientifique qui consiste à tromper l’humain dans un dialogue avec un algorithme (test de Turing), il y a peu d’intérêt à converser avec une intelligence artificielle, aussi puissante soit-elle. En effet, qui a réellement envie de parler avec un robot ? Globalement, on distingue deux principaux intérêts pour les robots conversationnels. D’une part, le fait de les dédier à une tâche précise comme la recommandation de produits ou de contenus, d’assurer un support utilisateur de niveau 1 ou  encore de pré-qualifier une demande. D’autre part, la volonté d’en faire des robots qui questionnent plutôt que des robots qui répondent. L’objectif étant alors de guider l’humain dans sa réflexion et de lui permettre de poser les bonnes questions pour accéder aux bonnes réponses.

Quand le «machine reading » ouvre de nouvelles perspectives aux robots

L’une des pistes pour améliorer la performance et l’interactivité des robots est la génération automatique de questions à partir de la « lecture » de textes qualifiés. Via le « machine reading », le robot acquiert alors la capacité de synthétiser des connaissances écrites par des humains et de les rendre facilement accessibles. En effet, à la différence des humains, les robots sont en mesure d’intégrer une masse d’informations considérable et de générer automatiquement de nombreuses questions afin d’exploiter au mieux les informations des textes.

Concrètement, en utilisant le « machine reading », il devient possible d’accélérer la phase d’apprentissage et de connaissance du sujet que le robot-assistant va devoir évoquer. Le robot va ainsi aider l’utilisateur à poser la bonne question et à bien la formuler pour accéder à la réponse la plus pertinente.

 Les robots comme source d’autonomisation

Grâce au « machine reading », les robots vont entrer dans une nouvelle ère et devenir de véritables assistants conversationnels. Au regard de ces éléments, il apparaît clairement que le rôle des robots consiste à aider un utilisateur dans la réalisation d’une tâche, à faciliter son processus d’autonomisation, notamment pour trouver une information précise. Les robots ont alors une « simple » mission d’assistance et ne sont pas conçus pour remplacer l’humain ou pour philosopher sur le sens de la vie ! Ces différents éléments mettent donc en évidence qu’il ne faut pas surestimer le rôle « social » que vont jouer les robots dans notre quotidien.

 Patrick Séguéla, directeur de Synapse Développement