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Sécurité au travail, qualité et productivité augmentées grâce à la robotisation !

KUKA / LAÏTA

par Equip'Prod

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Classée au deuxième rang des industries agro-alimentaires en France, juste après la viande, la filière du lait représente l’authenticité du « Made in France », symbole de savoir-faire et de raffinement. L’entreprise-coopérative Laïta, dont la réputation repose autant sur l’excellence de ses produits que sur la qualité des relations qu’elle entretient avec ses adhérents et ses collaborateurs, a sélectionné la solution Cermex intégrant les robots KUKA pour augmenter la qualité et les capacités de sa production, ainsi que la sécurité de ses employés.

Laïta, entreprise coopérative laitière du Grand Ouest

Laïta est une référence dans l’univers coopératif, bien au-delà des limites de son ancrage territorial, et rayonne à travers des marques comme Paysan Breton, Régilait ou Mamie Nova. Très attachée à faire vivre les valeurs mutualistes dans sa relation avec ses 4 000 exploitations laitières collectées, l’entreprise accorde également une grande importance au bien-être de ses 2 400 collaborateurs. Dans son usine de Créhen (Côtes d’Armor), l’entreprise coopérative produit la gamme de fromage fouetté Madame Loïk, dont le succès croissant a appelé une augmentation de la cadence de production.

Palettisation-avec-le-robot-KUKAUn enjeu industriel : l’organisation et la santé au travail

Pour faire face à la croissance de la demande de ses fromages fouettés, Laïta a décidé d’augmenter sa cadence de production. Or, accélérer le processus en place pour le transfert du produit jusqu’au refroidissement présentait des difficultés que Laïta a souhaité surmonter grâce à l’automatisation de cette phase. En effet, l’accélération de la mise sur clayettes manuellement a été écartée pour des raisons techniques (manque de place empêchant une augmentation des postes), mais surtout pour épargner aux opérateurs une tâche identifiée comme répétitive et peu ergonomique par le Comité Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT).

Automatiser une tâche jusqu’alors 100 % manuelle

Pour accompagner l’augmentation des volumes de production de la gamme de fromages fouettés Madame Loïk au sein de son usine de Créhen, Laïta, a sélectionné les robots KUKA intégrés par Cermex de Saint-Laurent-sur-Sèvre.

L’ergonomie, la facilité de maintenance et la gestion de projet ont été les éléments  déterminants de son choix. L’îlot mis en œuvre à Créhen est l’illustration parfaite des performances techniques des robots KUKA et de l’expertise Cermex en matière d’îlots de palettisation robotisés combinant la fourniture de modules standard et la capacité de développements sur-mesure pour répondre à des besoins spécifiques.

Cellule-robotisee-de-palettisationAdaptation aux attentes organisationnelles

Trois points sont ressortis du cahier des charges :
• La prise en compte de fréquents changements de séries et de formats, au moins 20 fois par jour, la mécanisation ne devant pas affecter le temps d’arrêt de la ligne.
• Au minimum le maintien de la capacité d’accumulation des produits afin de ne pas impacter l’amont de la ligne en arrêtant notamment la remplisseuse.
• Le respect de l’organisation globale de la production.

En cours de projet, il est apparu logique pour Laïta d’automatiser une deuxième ligne. Cette nouvelle  approche permettait, en effet, de réduire la pénibilité non plus sur une mais sur deux lignes. De fait, elle amortit logiquement l’investissement d’une cellule (avec 2 alimentations de produits), qui gère désormais les deux lignes haute cadence de l’atelier fromagerie.

Une productivité conservée et la satisfaction des opérateurs

Si l’atteinte de la nouvelle cadence et la disponibilité de l’équipement (98%) sont conformes au cahier des charges initial, les robots KUKA et la solution Cermex ont permis d’obtenir ce résultat en incluant l’automatisation de la deuxième ligne dans le projet. Comparativement à la solution manuelle qui prévalait jusqu’alors, la capacité d’accumulation des produits est triplée. La table de préparation peut accueillir jusqu’à une couche et demi, l’accumulation étant alors suffisante pour disposer d’un temps de réaction en cas d’incident sur le poste sans bloquer la remplisseuse.

Les opérateurs, très associés au projet par Laïta, apprécient la prise en compte de la dimension humaine dans la solution mise en place par Cermex, la robotisation étant rendue accessible par la simplicité de son Interface Homme Machine (IHM).

M. Gilles Meurou, responsable du pôle produits frais Laïta, relève l’importance et les effets positifs de la robotisation du site de production de Créhen : «  Nous avons réussi à élever très sensiblement notre cadence et à supprimer deux zones de tâches particulièrement répétitives, potentiellement génératrices de troubles musculo-squelettiques. C’est une vraie satisfaction et c’est tout à fait dans nos valeurs, toutes tournées vers la performance dans le respect de l’humain. »

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Emmanuel_BERGEROT

• Interview d’Emmanuel Bergerot

Le robot est-il devenu incontournable dans l’industrie ?

Dans la mécanique, le robot est déjà bien présent pour des opérations de chargement-déchargement. Mais aujourd’hui, les robots ont la possibilité de réaliser, en soutien aux machines-outils, du parachèvement et des opérations d’usinage ; il s’agit d’opérations basiques, telles que l’ébavurage, le perçage ou encore le détourage, que le robot peut prendre à sa charge en plus de sa fonction de manutention.

Que répondez-vous aux personnes encore réfractaires aux robots ?

L’idée que le robot retire de l’emploi est, d’un point de vue macro-économique, fausse. Les pays industriels ayant les plus faibles taux de chômage sont aussi les plus robotisés. De plus, on parle aujourd’hui de robots collaboratifs c’est-à-dire travaillant avec les humains ; on automatise au juste nécessaire, à 80% des tâches par exemple, le reste étant toujours assuré par l’homme et sa matière grise encore irremplaçable. En matière de coûts, tout est relatif car pour des opérations d’usinage simples à réaliser, un robot sera toujours moins onéreux qu’une machine-outil, d’autant que ces dix dernières années, les prix des robots ont été divisés par deux alors que leur vitesse et leur précision ont été considérablement améliorées.

Quelles sont, selon vous, les actions à mener pour robotiser davantage l’industrie ?

Il est tout d’abord important de privilégier un intégrateur situé en France. C’est important à la fois pour l’économie nationale mais aussi et surtout pour garder ce précieux savoir-faire dans l’Hexagone afin qu’il ne disparaisse pas comme ce fut le cas dans le secteur automobile.

Au niveau des initiatives publiques, nous constatons que le plan « Industrie du Futur » va désormais plus loin avec la création d’un vrai fond et se montre plus ambitieux que Robot Start PME par exemple ; il est en effet important d’aller maintenant au-delà de la communication. À ce titre, la mesure sur le sur-amortissement de 140% des investissements productifs est un élément concret allant dans ce sens.

N° 66 Mai 2015