Trente ans d’utilisation et toujours le même engouement pour l’outil Mastercam
MASTERCAM / V2V
parÀ l’heure où l’on parle de digitalisation à tout-va, certaines entreprises ont pris le pli depuis longtemps ; c’est le cas de Van de Velde (V2V), un fabricant de machines spéciales essentiellement implantée chez les constructeurs et la sous-traitance automobile, qui vient de commander la dernière version de Mastercam (la V2023), après déjà trente ans d’utilisation.
Créée à Presles (dans le Val-d’Oise) par ses grands-parents en 1967, cette société familiale a ensuite été reprise par les parents de Yohann Landureau. L’année prochaine, une passation sera faite pour qu’il en prenne la tête. « À ses débuts, mon grand-père a travaillé avec une fraiseuse conventionnelle et a exercé dans la mécanique générale pendant quelques années, précise le futur dirigeant âgé de 34 ans. C’est à partir des années 1970 qu’il a commencé à orienter l’activité vers l’automobile avec un seul client – Allibert – pour qui la société fabriquait des machines de découpe pour l’automobile. Mon grand-père a donc créé un partenariat avec ce client pour l’accompagner dans son développement, ce qui a permis à V2V de grossir et de passer de la mécanique générale à la machine spéciale ».
Dans les années 80, la société V2V a continué de travailler avec Allibert mais en développant des machines de soudure par ultrasons avec, dans un premier temps, Branson comme fournisseur de matériels ultrasons, puis Rinco jusqu’à aujourd’hui. Ce qui a permis de diversifier les clients et de renforcer l’équipe en passant d’une dizaine de personnes avant de doubler l’effectif la décennie suivante et d’atteindre aujourd’hui une cinquantaine de personnes.
Certes, la crise du Covid-19, dont les effets se sont fait ressentir dès l’automne 2021 (et jusqu’en mars de cette année), a marqué un coup de frein dans le développement de V2V. Cependant, la ténacité des dirigeants de l’entreprise familiale a permis de connaître de nouveau une pente ascendante. « Nous avons récupéré un bon nombre de contrats et de marchés mais aujourd’hui nous sommes – comme beaucoup de nos confrères – confrontés à un manque cruel de personnel à la fois qualifié (ajusteur-monteurs, tourneurs, fraiseurs) et réellement motivé et à une pénurie de composants électroniques qui devient de plus en plus problématique ».
Pourtant, l’entreprise entend bien continuer de se démarquer par la qualité de ses machines, une qualité qui ne se dément pas ; avec une production 100 % française, Van de Velde s’illustre en effet comme un parfait exemple du rayonnement du « made in France » à l’étranger, puisque l’entreprise exporte sa production dans près de vingt-cinq pays, notamment en Europe.
Prendre à bras le corps des projets pour livrer un sujet complet
L’activité principale de Van de Velde repose essentiellement sur la conception et la fabrication de machines spéciales pour les équipementiers automobiles dans le domaine du plastique intérieur + extérieur automobile (panneau de porte, planche de bord, pièce de décor, bumper, etc.).
Les deux principaux types de machines en question sont, d’une part, celles destinées à la découpe de zones précises sur des pièces plastiques. D’autre part, à partir des années 1990, alors que la demande des industriels commençait à cette époque à se recentrer sur les intérieurs des véhicules, l’entreprise a développé des machines et des outils standard pour l’assemblage par ultrason de pièces plastiques. « Cette innovation permet aux clients de pouvoir récupérer les machines pour passer à d’autres projets et être ainsi plus compétitifs », précise Yohann Landureau.
Dans les années 2000, afin de suivre l’évolution du marché automobile et la demande des clients, V2V s’est lancé dans une nouvelle technologie : l’affichage de pièces plastiques (médaillon, accoudoir, etc.), consistant à revêtir l’insert plastique d’un complexage textile et mousse.
Enfin, depuis environ cinq ans et afin de répondre à une demande croissante des industriels en matière de décoration au sein de l’habitacle, V2V a intégré une autre technologie : « ces pièces d’un nouveau genre destinées à la décoration se montrent souvent beaucoup plus sensibles aux vibrations. C’est pour cela que nous avons développé du heat staking, une alternative au soudage par ultrason, qui repose sur le principe suivant : on vient chauffer la matière pour la ramollir et exercer une pression sur les nervures afin de créer un rivet pour la tenue des pièces ». V2V propose d’ailleurs des machines dites hybrides, comprenant les deux technologies, ultrasons et heat staking.
L’objectif de l’entreprise francilienne est d’être en mesure de livrer à ses clients des machines et outils de différentes technologies permettant d’assurer la prise en charge d’un projet complet. « Nous devons livrer à nos clients un panneau conforme prêt à être monté sur le véhicule. Ce sujet complet doit comprendre l’assemblage du panneau, l’affichage de l’accoudoir et la découpe des zones platine sans oublier la détection des composants. Le tout doit être livré et prêt à effectuer la production de nos clients. »
La CFAO, l’outil essentiel pour accompagner l’entreprise dans sa croissance
Si V2V est parvenu à se faire un nom en France mais aussi à l’international, c’est par la qualité de ses machines, mais pas seulement. L’entreprise a su très tôt s’équiper de machines à commande numérique ainsi que d’un logiciel de programmation, premier signe d’une digitalisation annoncée de l’atelier de production. « Nous utilisons Mastercam depuis 1993, soit deux ans après mon arrivée dans l’entreprise, se souvient Pascal Le Sayec, principal utilisateur de l’outil logiciel. Cela nous a d’abord permis un usinage des pièces mâles et femelles. Surtout, notre principale problématique réside dans le fait que nous fabriquons des pièces unitaires qui reprennent le contour des pièces plastiques séries avec les dispersions liées à la matière. Nous recevons des définitions numériques (DFN) en 3D ; Mastercam nous permet ainsi de récupérer ces fichiers pour mener des opérations de CAO et de CFAO. »
En matière d’efficacité, « outre le rapport qualité/prix imbattable et la simplicité d’utilisation du logiciel malgré l’usinage de pièces parfois complexes, Mastercam remplit pleinement son rôle et répond à toutes nos attentes ; c’est d’ailleurs pourquoi nous l’utilisons depuis près de trente ans ! ». L’atelier utilise essentiellement Mastercam pour des opérations de surfacique, pour gérer les décalages (offsets) au niveau des outils afin de reprendre la pièce. L’outil permet notamment d’élaborer rapidement des calculs d’usinage et en surfacique, mais aussi d’améliorer les stratégies d’usinage, en particulier pour les pièces en aluminium, sur des aciers spécifiques voire du titane pour les sonotrodes. Par ailleurs, V2V salue la belle relation entretenue depuis maintenant une trentaine d’année avec la société N2C, des liens qui s’ajoutent à une forte réactivité du distributeur. « N2C nous accompagne toujours lorsque nous avons besoin d’un soutien lors d’une évolution un peu « brutale » du logiciel. Nous faisons également souvent des points téléphoniques, en plus de la maintenance annuelle du système ».
À ce jour, quatre personnes utilisent Mastercam dont une à temps plein, Pascal Le Sayec. Celui-ci forme en ce moment une deuxième personne pour utiliser le logiciel 100% de son temps. Les deux autres utilisateurs appartiennent au bureau d’études mécaniques ; ils utilisent l’outil plus partiellement, selon le besoin, afin de s’assurer que la pièce correspond bien aux demandes du client. L’outil logiciel permet ainsi des échanges entre le BE et la production avec une réactivité maximale, essentielle dans l’industrie automobile.
Olivier Guillon
Mastercam, outre le rapport qualité/prix imbattable, remplit pleinement son rôle et répond à toutes nos attentes ; c’est d’ailleurs pourquoi nous l’utilisons depuis près de trente ans !
EQUIP PROD • N°138 Septembre 2022