Une compétence unique dans le domaine des radômes
APOLLINAIRE
parTrès présente dans l’aérospatiale, la société Apollinaire, spécialisée dans les pièces composites telles que les radômes, a développé de fortes compétences lui permettant de travailler avec de grands noms de l’industrie, à commencer par Ariane V.
Un point sur les radômesLes deux objectifs du radôme sont la protection des antennes et de toute l’électronique associée sans pour autant gêner la transmission d’ondes. Le radôme doit en effet maintenir la capacité pour l’antenne de laisser passer les informations sans affaiblir le signal. Pour des objets de grande série tels que des téléphones mobiles, ce type de pièce est en plastique. Mais pour l’aéronautique, de tels systèmes doivent résister aux fortes températures et présenter également une grande résistance mécanique, d’où le recours aux matériaux composites, et plus particulièrement le polyimide. |
L’actualité de la société Apollinaire n’est pas banale. En effet, cette société spécialisée depuis quatorze ans dans les pièces « avionables » en composites a été, ni plus ni moins, reprise par… le stagiaire de l’entreprise. « J’effectuais mon stage d’étude il y a cinq ans au sein d’Apollinaire et j’ai gardé de très bons contacts avec son propriétaire, raconte Dimitri Desmidt. L’orsqu’il a décidé de céder l’entreprise, je me suis alors lancé ». Le jeune ingénieur de 28 ans en mécanique, issu de l’école des Mines de Nancy, dirige actuellement l’entreprise sous la forme d’une location gérance avant de projeter de racheter la société de quatre personnes d’ici la fin de l’année ; une petite structure certes, mais elle développe un savoir-faire hors du commun et travaille avec de grands noms de l’industrie tels que Dassault (via Thales), Airbus, MBDA, ATR, le CEA, le Cern ou encore Astrium.
« Protéger les systèmes de télécommunications embarqués des conditions extérieures extrêmes via des radômes composites est l’une des spécialités d’Apollinaire, explique Dimitri Desmidt. Nous réalisons des radômes pour la fusée Ariane V, pour des missiles et des avions … Leurs principaux critères sont la protection du système de communication des hautes températures et des chocs sans affaiblir ou perturber le signal. C’est pourquoi nous utilisons des composites à hautes performances tels que les époxy hautes performances, les polyimides chargés en fibre de verre ou en aramide (Kevlar) ». Le polyimide est un matériau complexe à mettre en œuvre en raison notamment des temps de cycle (temps de chauffe et de cuisson), d’autant que sur Ariane V, les échauffements sont énormes. De plus, cette résistance ne doit pas fonctionner uniquement pour le lancement de l’appareil , mais du début à la fin de l’opération.
Les compétences d’Apollinaire lui ont permis de s’ouvrir les portes d’Ariane V « et d’être même consulté pour Ariane VI », révèle Dimitri Desmidt, pour lui fournir des radômes. Cependant, la société travaille également sur des carcasses d’alternateurs sur des ATR et participe à des grands projets tels que le LHC du Cern et l’A380. « nous intervenons sur la partie mécanique et composite afin d’alléger au maximum le système, poursuit Dimitri Desmidt. Nous aidons également au choix du bon matériau et sommes en mesure d’intervenir plus en amont, au niveau de la conception et de l’étude ».
N° 77 Mai 2016