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Quand l’impression 3D s’invite dans le secteur médical

PROTOLABS

par Equip'Prod

Si la bio-impression est l’un des développements de l’impression 3D qui ont connu la plus importante croissance ces dernières années, il reste encore un long chemin à parcourir pour que ce procédé soit considéré comme normal. En revanche, le secteur médical a su tirer parti de l’impression 3D pour des applications mieux maîtrisées et tout aussi formidables.

Tribune de Bernard Faure, directeur général de Protolabs France

Les applications de l’impression 3D au secteur médical sont très diverses : nous avons déjà mentionné l’impression d’organes mais les professionnels ont surtout recours à la technologie pour la fabrication d’instruments chirurgicaux, d’équipements de salles d’opérations, de ventilateurs, de composants prothétiques et autres dispositifs médicaux. À l’heure actuelle, les prothèses sur mesure sont le principal domaine d’application de l’impression 3D pour la santé. Réalisées grâce à l’imagerie médicale, elles sont adaptées à chaque patient et réalisées dans des matériaux biocompatibles (titane, plastique).

L’impression 3D se révèle également être un guide précieux pour les chirurgiens : alliée à l’imagerie médicale, elle leur permet de disposer de la copie exacte de l’organe à opérer et de réduire les risques lorsque l’opération est réellement pratiquée. Les étudiants en médecine peuvent quant à eux s’entraîner à la réalisation de procédures compliquées.

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Une réponse partielle à un enjeu de taille : l’accélération des cycles de développement

Les entreprises liées au secteur de la santé doivent faire face à des contraintes très spécifiques. Pour certaines, l’impératif de rapidité n’est pas simplement un avantage concurrentiel mais bel et bien un élément indispensable à la guérison voire la survie de patients finaux. Cependant, le domaine médical rencontre des processus de certification très exigeants: ils s’imposent souvent aux cycles de développement de produits et à de nombreuses phases de test. Accélérer le rythme des itérations est donc un atout considérable apporté par l’impression 3D. De plus, quand la pièce à réaliser doit répondre à un niveau de personnalisation avancé (comme c’est le cas pour les implants, par exemple), l’impression 3D, qui offre la possibilité de fabriquer des designs complexes à l’unité, est le procédé idéal.

En revanche, lorsque les pièces doivent être reproduites en série, ou nécessitent des étapes de validation dans la matière finale, ce procédé présente quelques limites : en effet, la reproduction en série sous-entend souvent d’utiliser des procédés traditionnels plus rentables et plus rapides au-delà de certaines quantités. Or, ces procédés n’offrent pas les mêmes possibilités en termes de design que celles qu’offre l’impression 3D. Avis aux développeurs qui se précipiteraient sur l’impression 3D en phase de prototypage, sans prendre en compte dans leur dessein les limitations du procédé final de production en série en termes de faisabilité de certaines géométries. Enfin, les fabricants de matériel médical doivent garder en tête que certains matériaux ne sont pas imprimables en 3D ou sont trop coûteux, les étapes de validation d’un prototype dans la matière finale ne pouvant donc ainsi se faire qu’avec d’autres techniques de fabrication telles que l’injection plastique.

Si l’impression 3D n’est pas la réponse à tout, son potentiel est énorme et la rapidité des nouveaux développements donne beaucoup d’espoir. Aujourd’hui, l’industrie médicale est certainement le secteur où l’impression 3D a le plus ouvert la voie à de nouvelles opportunités.

EQUIP’PROD  •  N° 108 Mars 2019