La Supply Chain à l’heure du 3D Printing : évolution et conséquences
ARVATO SCM SOLUTIONS
parNé dans les années 80, le 3D Printing, tout comme le marché de l’internet dans les années 90, est en passe de devenir un phénomène qui ne sera pas sans conséquences sur les modèles industriels. Bruno Leyvastre, directeur du développement chez arvato SCM, revient sur l’essor incontournable de cette technologie et sur son impact sur la Supply Chain.
Historiquement dédié aux domaines militaire et aérospatial, le 3D Printing élargit aujourd’hui son spectre et évolue progressivement vers une technologie grand public qui commence, d’ores et déjà, à concerner certains produits de consommation courante. Dans un premier temps critiquée pour sa lenteur et son incapacité à produire en grande quantité, la technologie du 3D printing est aujourd’hui reconsidérée pour ses processus de fabrication devenus plus rentables et respectueux de l’environnement. Parallèlement, et portée par des estimations de progression très positives (2,3 millions d’imprimantes 3D pour un marché de plus de 10 milliards d’euros à l’horizon 2018)*, l’impression 3D pénètre aujourd’hui de plus en plus de domaines industriels qui y voient un vrai challenge mais également un vrai potentiel pour l’évolution de leur marché. Parmi ceux-ci, la logistique, particulièrement concernée par cette révolution.
Coûts, production, distribution : la révolution 3D Printing est en marche
Le 3D Printing n’est pas sans conséquences sur les modèles logistiques en place, et notamment sur l’évolution des rapports entre les coûts de production d’une part et ceux de distribution d’autre part. En effet, l’impression 3D permet désormais de fabriquer à la demande une seule pièce dans son intégralité et non plus nécessairement de produire en grande quantité avec de l’assemblage pour arriver au produit fini. Ce changement sans précédent dans la chaîne de production a des conséquences budgétaires immédiates sur le stockage et la distribution, et les prestataires logistiques pourraient bien devoir intégrer à moyen, voire à court terme, des prestations d’impression 3D ou au moins l’hébergement de celle-ci.
Ce constat s’avère d’autant plus vrai que, dans un monde adepte de la culture du « tout, tout de suite », le 3D Printing a très bien trouvé sa place puisqu’il permet de réduire considérablement les délais, ce qui constitue une véritable menace pour les logisticiens dont la force de distribution décroît progressivement. Enfin, avec la baisse progressive du coût de l’impression 3D, de nouveaux métiers vont voir le jour pour se spécialiser dans la gestion des pièces détachées, des plus basiques aux plus sophistiquées, ainsi que dans la personnalisation du design de certains produits de consommation courante, obligeant les fabricants traditionnels à repenser leurs modèles.
Un challenge industriel à relever
Conscient des enjeux économiques et sociaux d’une telle révolution, arvato explore donc progressivement la technologie du 3D Printing via ses centres de recherche et d’innovation, ainsi que par la mise en place de machines dans certains de ses entrepôts. Aujourd’hui principalement axé sur la logistique marketing (goodies, échantillonnage…), cette technologie devrait s’étendre demain à une Supply Chain plus « classique », à commencer par celle des pièces détachées. Par l’adhésion à ce virage technologique, arvato entend bien accompagner ses clients dans leur réflexion et leurs évolutions pour passer du monde 2.0 à celui du 3.0.
* Selon une étude Gartner datée de 2014 et intitulée Forecast 3D Printers, Worldwide, 2014
N° 72 février 2016