La coulée sous vide : une alternative envisageable à l’impression 3D ?
3D PROD
parL’impression 3D fait parler d’elle depuis des années déjà. Pourtant, si la stéréolithographie ou le frittage n’ont plus de secret pour beaucoup de monde, la coulée sous vide est moins connue des industriels et du grand public, alors qu’elle apporte de nombreux avantages par rapport à ces technologies.
La coulée sous vide est une technologie de fabrication rapide, certes moins imposante que l’impression 3D et toutes ses machines. La première étape de la coulée sous vide est la fabrication d’un modèle, imprimé généralement en stéréolithographie pour obtenir une pièce détaillée. Plus rare, il est également possible d’obtenir ce modèle via une pièce déjà existante. Ensuite, un moule en silicone est formé autour de cette pièce. Une fois ce moule durci, la pièce est retirée. Il ne reste alors plus qu’à faire couler de la résine à l’intérieur du moule à l’aide d’une machine de coulée sous vide, à faire cuire la résine, ouvrir le moule et enfin sortir la pièce finie.
À partir d’un seul moule il est possible de réaliser jusqu’à 25 pièces très détaillées en un temps record : en effet, le moule étant produit au préalable, il n’est pas nécessaire de traiter à postériori chaque pièce afin d’obtenir la finition souhaitée. À terme, cela permet donc une importante réduction des coûts.
Une technique peu connue et pourtant si utile
Contrairement à la stéréolithographie et au frittage, plus utilisés dans le prototypage, la coulée sous vide permet de créer des petites séries avec du surmoulage : des inserts, des axes, des câbles… De plus, cette technique offre la possibilité de fabriquer dans de nombreuses matières: résines alimentaires, ignifugées, adaptées aux usages électriques, chargées de fibre de verre, transparentes… Ces différentes matières utilisées en coulée sous vide permettent de résister aux diverses contraintes mécaniques qui, selon l’objet, peuvent s’avérer importantes. La dureté des pièces peut aussi être adaptée en fonction des besoins, ce qui permet la création de pièces molles ou élastiques. Avantage aussi sur l’esthétisme : il est possible de colorer les pièces dans la masse.
« La coulée sous vide est rarement mise en avant lorsque l’on parle d’impression 3D alors qu’elle permet de répondre efficacement à certains besoins partiellement couverts aujourd’hui par les procédés additifs. C’est pour nous un complément indispensable à l’impression 3D qui nous permet de nous rapprocher encore un peu plus de la pièce série », explique Quentin Kiener, président et fondateur de 3D Prod, qui sait de quoi il parle. Cette entreprise française en pleine croissance évolue dans le secteur de l’impression 3D industrielle depuis une quinzaine d’années. D’abord tournée vers le frittage laser de poudres, elle s’est rapidement orientée vers le marché de la maquette et du prototypage. Son centre de production est situé dans les Vosges et sa production 100% française. La stratégie de 3D Prod a été d’industrialiser au maximum les processus (fabrication, commercial, administratif) et de considérer que le service est tout aussi important que la qualité des produits fabriqués. Cette vision a été payante et a permis à cette entreprise de devenir une véritable référence dans son secteur.
N° 85 Février/Mars 2017