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Fabrication additive : plus qu’une lubie une véritable opportunité pour l’industrie française

PROTO LABS

par Equip'Prod
Moyens d’impression 3D utilisés chez Proto Labs

Moyens d’impression 3D utilisés chez Proto Labs

En lançant le plan Industrie du Futur en 2015, le gouvernement s’est engagé à accompagner les entreprises dans la modernisation et la transformation de leur modèle économique. Cela ne fait aucun doute, atteindre cet objectif passe par le déploiement de différents outils numériques. L’un d’entre eux est d’ailleurs sur toutes les lèvres ces derniers temps et n’est autre que la fabrication additive, plus connue sous le nom d’impression 3D.

Bernard Faure

Bernard Faure

Alors qu’elle aurait pu n’être qu’un gadget voué à disparaitre, l’impression 3D représente une véritable opportunité pour l’industrie française. Elle déploie en effet tout un éventail d’opportunités pour les fabricants qui cherchent un avantage compétitif dans la conception et la création ultra-rapides de produits. Les progrès technologiques accomplis dans le domaine favorisent par ailleurs l’essor de la « fabrication numérique » dans toute l’Europe, stimulant ainsi l’économie numérique et permettant à la nouvelle génération de fabricants de concrétiser leurs idées en les mettant rapidement sur le marché. C’est désormais une évidence : la fabrication additive est devenue un marché florissant.

De l’activité de loisir à l’avancée technologique majeure

Voitures, barrières de corail, prothèses : chaque jour voit son lot de récits relatant différents progrès majeurs dans le domaine de l’impression 3D. Même des organes imprimés en 3D ont fait les gros titres de la presse, démontrant à quel point cette technologie révolutionne l’industrie médicale et pharmaceutique. Ce dont il faut être conscient, c’est qu’au-delà des progrès scientifiques, la fabrication additive a le pouvoir de faire évoluer l’industrie manufacturière actuelle et, d’une manière générale, de transformer les ateliers modernes. Certaines entreprises en tirent d’ailleurs déjà profit en permettant aux concepteurs de télécharger un fichier de CAO 3D sur leur site Internet et en leur fournissant un devis en quelques heures à peine. Une telle réactivité et un prototypage rapide accélèrent le processus de développement et dopent l’efficacité des fabricants d’aujourd’hui, l’une de leur priorité étant la commercialisation rapide de leur production afin de suivre le rythme effréné de la demande des consommateurs et des clients.

Dépasser les limites de la fabrication additive

Au même titre que les sociétés des secteurs du dentaire et de la joaillerie, le secteur médical et l’industrie aérospatiale commencent de plus en plus à adopter la production de pièces par impression. Cela n’entraînera cependant pas un changement radical, il en faudra davantage. En effet, les petites quantités conviennent actuellement à la fabrication additive, car cette dernière a une incapacité pratique à réaliser des produits en séries à des milliers ou des dizaines de milliers d’exemplaires.

Comment faire alors face à des demandes en grandes quantités ? Les autres processus tels que le moulage par injection constituent la prochaine étape logique après le prototypage. Par exemple, le fabricant Michelin a récemment fait parler de lui en intégrant le processus de fabrication additive à une production de masse en réalisant des moules très complexes grâce à cette technologie. Certes, on parle ici de fabrication additive indirecte mais il s’agit sans aucun doute d’une étape majeure qui vient d’être franchie. Oui, la fabrication additive n’est pas une fin en soi. L’associer aux autres technologies performantes actuelles permet de multiplier les possibilités et de garantir à la fois la flexibilité et la rapidité de la production, ce qui représente un réel avantage pour les entreprises.

Moyens d’impression 3D utilisés chez Proto Labs

Moyens d’impression 3D utilisés chez Proto Labs

Accélérer l’innovation

En injectant du numérique dans leurs procédés de fabrication, les industriels peuvent garder une longueur d’avance sur leurs concurrents. Les mondes du matériel et du logiciel convergeant, le secteur de la fabrication a donc besoin des meilleurs informaticiens pour accélérer l’innovation dans cette nouvelle ère de la fabrication high-tech. Cela contribue à l’amélioration des perspectives d’emploi des jeunes talents de nos filières scientifiques et techniques. Par exemple, un jeune développeur informatique ne sait pas forcément qu’il peut faire carrière dans l’in- : Moyens d’impression 3D utilisés chez Proto Labs dustrie de la fabrication. La frontière entre le numérique et les industries traditionnelles est gommée.

Les nouvelles techniques d’impression 3D peuvent aussi véritablement transformer l’industrie manufacturière en contribuant à redynamiser un secteur autrefois florissant et en apportant de nouveaux modèles d’entreprise numériques axés sur la rapidité, la qualité et la demande du consommateur. Pour réussir, ces modèles économiques vont avoir besoin de logiciels innovants ainsi que des tout derniers progrès technologiques. L’usine numérique peut inspirer une nouvelle génération d’ingénieurs et de concepteurs de pièces, ceuxci pouvant ainsi mobiliser leurs compétences pour donner un nouveau souffle au secteur de la fabrication high-tech d’aujourd’hui.

Bernard Faure,
directeur général de Proto Labs France

N° 79 septembre 2016