La métrologie 4.0 au chevet de l’industrie
CARL ZEISS
parSi pour Cyril Aujard, directeur de la filiale française du spécialiste allemand de l’optique et de la métrologie, « le plus dur reste à venir » à propos de la situation actuelle, les nouvelles technologies de mesures joueront un rôle déterminant dans la reprise de l’industrie. Et celles-ci s’intégreront pleinement dans l’industrie du futur.
Comment vivez-vous actuellement la situation ?
Elle est difficile pour tout le monde et, selon moi, le plus dur reste à venir. Chez Zeiss plus particulièrement, nous nous en sortons plutôt bien en raison d’un début d’année exceptionnel. Nous avons en effet signé d’importantes commandes entre la fin 2019 et le mois de mars grâce au développement considérable de notre portfolio de produits. C’est ensuite que ça s’est compliqué. À mon sens, en France, le retour au niveau d’avant-crise va être très long, que ce soit dans l’aéronautique qui ne se relèvera pas tant que les avions ne redécolleront pas, ou encore dans l’automobile où le redémarrage des usines ne s’accompagne pas pour le moment d’investissements significatifs.
Y a-t-il des signaux positifs ?
Étonnamment, ce que je vois, c’est de nombreux appels d’offres publics et dont le niveau est plutôt bon. Il y aura également la possibilité à l’avenir de récupérer des fonds européens dans les projets de recherche en raison du Brexit. Mais le problème demeure le manque de visibilité, laquelle n’est que d’un mois tout au plus, voire quelques semaines…
Et concernant le plan de relance ?
J’estime que c’est une chance d’être en France en ce moment en raison des mesures de chômage partiel, dont on est l’un des rares pays à en avoir bénéficié. Pour ce qui est du plan de relance, il est essentiel mais je le trouve cependant très limité, à commencer pour l’aéronautique qui ne bénéficie finalement que de 15 milliards d’euros et dont une grande partie a déjà été mobilisée pour sauver Air France.
En quoi les moyens et les instruments de mesure de dernière génération sont-ils essentiels pour sortir de la crise ?
Ce que nous constatons aujourd’hui, c’est que de plus en plus d’entreprises nous sollicitent pour des moyens de mesures à utiliser et exploiter immédiatement. Pour beaucoup de nos clients, le prix d’achat n’est plus la seule variable d’ajustement ; en revanche, la livraison le plus rapidement possible et les services associés (accompagnement, installation, formations…) sont déterminants. Il en est de même pour les moyens et les instruments que l’on installe dans les ateliers de production : ceux-ci doivent être rapidement opérationnels et les plus conviviaux possible.
Que propose Zeiss dans ce sens ?
Nous proposons de nombreuses solutions automatisées, en particulier des capteurs autonomes permettant de numériser en 3D. Pour les véhicules électriques par exemple, le T-Scan est une solution simple d’utilisation pour mesurer les barres de cuivre sur les moteurs électriques, rapidement et avec une forte répétabilité. Nous répondons également avec le DotScan aux demandes toujours croissantes en matière de capteurs de lumière blanche sur les machines de mesure tridimensionnelle à tête orientable, que l’on trouve notamment dans les secteurs du médical ou de la défense ; ces domaines d’activités doivent en effet répondre à une hausse des exigences en matière de mesure et d’inspection de la santé matière. Enfin, nous constatons un grand retour des industriels pour des solutions de palettisation et de système de chargement entièrement modulaires et automatisés.
Aussi, du côté des logiciels, la demande augmente et les usages aussi, au point que nous allons revoir notre politique en proposant davantage de formules d’abonnement (et non plus d’achat de licence). Nous allons faire rentrer la vente de logiciels dans une nouvelle ère !
EQUIPPROD • N°122 Septembre 2020