La précision, l’ADN commun de Microrectif et de son partenaire Hardinge

Il y a quatre ans, la rédaction d’Équip’Prod s’était rendue à Saint-Étienne pour visiter l’entreprise Microrectif afin de découvrir ses nombreux investissements dans le domaine de la métrologie. Cette année, c’est davantage la rectification elle-même qui a intéressé la rédaction, notamment en raison de l’acquisition récente d’une machine Kellenberger de très haute précision. L’occasion de découvrir l’ensemble du parc de machines, essentiellement distribuées en France par la société Hardinge.

« Qualité, précision, délais et fiabilité ». Ces quelques mots prononcés par Christian Goure, fondateur de Microrectif, suffisent à résumer les exigences de l’entreprise vis-à-vis de ses fournisseurs d’équipements de production. Et au regard des pièces que la société stéphanoise se donne pour mission d’usiner, de rectifier et de mesurer, on comprend vite pourquoi celle-ci mise exclusivement sur le haut de gamme. En témoignent les nombreuses machines de mesure tridimensionnelle de marque Zeiss* auxquelles s’ajoutent deux bancs de mesure Trimos et, tout récemment, l’acquisition de « la machine de mesure la plus précise du monde, le modèle Xenos de Zeiss, faisant de Microrectif le leader national sur la haute précision dans les opérations et les équipements de rectification, ainsi qu’en prestations de mesure », assure le dirigeant de Micromec et Microrectif, Gérald Chatain. L’entreprise est en effet confrontée à des exigences qui n’ont fait qu’évoluer ces dernières années, l’amenant à réaliser des pièces de référence d’une extrême précision mais aussi des prestations de mesure – domaine de plus en plus externalisé par ses clients – qui ne possèdent pas de moyens aussi précis pour effectuer des opérations de mesures comparatives. 

Il faut avouer qu’en outre les secteurs d’activité dans lesquels interviennent ses clients ne laissent aucune place à l’approximation : après avoir fortement diversifié ses marchés, Microrectif travaille aussi bien pour l’automobile que pour l’aéronautique, l’aérospatial, le nucléaire, la défense, la recherche, ou encore le médical et la machine-outil. Depuis sa création en 1989, Microrectif s’est imposée sur le marché français comme l’un des rares spécialistes de la rectification de très haute précision. 

Un parc de machines résolument tourné vers la haute précision 

Dans un bâtiment récent de 2 500 m² érigé sur le technopole de Saint-Étienne, en face du célèbre stade Geoffroy Guichard, Micromec et Microrectif emploient une soixantaine de salariés, surfant ces derniers temps sur une croissance ininterrompue, et affichent toujours un certain optimisme modéré par l’extrême prudence de mise depuis la crise liée au coronavirus. Cette sérénité s’appuie sur un savoir-faire hors du commun associé à un parc de machines résolument complet et haut de gamme. À l’image du laboratoire de métrologie  (doté de six machines de mesure tridimensionnelle dont une figurant parmi les plus précises du marché), l’atelier d’usinage, entièrement climatisé, est composé de machines de rectification, à commencer par celles conçues et produites par le fabricant suisse Kellenberger.

Distribuées dans l’Hexagone par la société Hardinge (Jones & Shipman) France, les rectifieuses Kellenberger sont au nombre de quatorze ! Parmi elles, des rectifieuses conventionnelles cylindriques mais aussi six rectifieuses cylindriques à commande numérique. « Nous travaillons avec la marque Kellenberger depuis près de vingt ans, confie Gérald Chatain. Et la dernière acquisition en date, effectuée en 2019, confirme bien notre intérêt pour des machines fiables et précises. » Son nom ? La KEL-1000, une rectifieuse CN destinée à répondre à une hausse de volumes sur des pièces aux géométries de plus en plus complexes. Concrètement, cette machine a permis, par exemple grâce à son axe C, de travailler sur des arbres de boîtes de vitesses et de « gagner près de 40% de temps d’usinage tout en offrant une précision sur cet axe de 5 à 10 fois supérieure ! », s’enthousiasme Christian Goure, qui ajoute que « sans ces dernières acquisitions, les deux KEL-1000 qui sont entrées dans l’atelier en 2018 et en 2019, Microrectif n’aurait pas pu décrocher ces nouveaux marchés ».

L’atout de ces machines ? Outre sa fiabilité, la KEL-1000 est équipée d’un axe C poupée porte-pièce à entraînement direct et d’une contre-pointe synchronisée permettant de réaliser une pièce en une seule opération (au lieu de deux précédemment). L’axe C est capable de porter une pièce de 200 kg et l’axe B (Tête porte-meule) sur paliers hydrostatiques à entraînement direct avec une résolution de 0,00002. Glissières hydrostatiques sur les Axes X & Z (Brevet Kellenberger), éradique l’influence thermique grâce à une séparation des éléments et faible jeu à l’inversion des Axes (Ball bar: 2µ) ; Il permet de fait de travailler en continu et offre un passage d’inter/exter en moins de 3 secondes. Enfin, la modularité de la tête porte-meule offre de multiples configurations pour davantage de possibilités ; « de même, en matière de programmation, laquelle repose sur une commande numérique Heidenhain (Grind plus 640) il n’y a plus de limites pour travailler sur des pièces complexes et réaliser des programmes types du fait de son architecture ouverte », complète Jérôme Moulin, directeur technique.

Le « couteau suisse de la rectification »

L’atelier de rectification ne se limite pas aux rectifieuses cylindriques ; celui-ci abrite également quatre machines à rectifier en coordonnées (dont trois à commande numérique) de marque Hauser ainsi que cinq rectifieuses planes, dont deux CNC de marque Jones & Shipman. « Les marques de machines que propose Hardinge (Jones & Shipmnan) France étaient déjà utilisées dans l’usine dans laquelle je travaillais auparavant, se souvient Jérôme Moulin, tout droit venu d’une usine de fabrication de machines-outils. Ces machines sont très appréciées pour leur fiabilité, leur répétabilité, leur précision par rapport aux machines concurrentes ainsi que pour le maximum de possibilités qu’elles offrent ». « Elles sont considérées partout comme le « couteau suisse de la rectification » », confirme Gérald Chatain.

Parmi les rectifieuses en coordonnées, il y en a une qui retient particulièrement l’attention. Le modèle Hauser H-55, d’une course de 1 300 x 800 mm, offre la possibilité de faire de la rectification de coordonnées d’alésages positionnés et de rectifier des formes sur des surfaces planes. La machine possède un moteur linéaire sur L’axe Z permettant un battement très rapide et précis ainsi que l’interpolation entre les axes Z et U pour l’usinage d’alésage conique par oscillation. Elle intègre aussi un appareil à rectifier les poinçons et les rainures. Au total, avec son plateau diviseur à inclinaison rotative, elle bénéficie de pas moins de huit axes, d’un palpeur
Renishaw et du Multi-sensoric System (M5S) permettant de calibrer automatiquement la meule.

Microrectif et Hardinge (Jones & Shipman) France, deux partenaires à part entière

Fort de trente-cinq années d’expérience dans les métiers de la rectification,
Frédéric Nocher, directeur de Hardinge France, distributeur implanté à Bron (près de Lyon) des solutions de rectification Kellenberger, Hauser et Jones & Shipman, précise que « la volonté de l’entreprise est d’être en permanence synchronisée entre les besoins de nos clients et la maison-mère afin d’être la plus réactive possible dans la livraison de nos machines et le support ». 

L’atelier de Microrectif abritant de nombreuses machines de rectification, au point de devenir un showroom de Hardinge France, ce dernier invite régulièrement ses clients à Saint-Étienne afin de répondre à leurs besoins techniques et de les valider rapidement. « Il s’agit d’un véritable partenariat gagnant-gagnant puisqu’il permet à Microrectif et à Hardinge France de démontrer leurs savoir-faire respectifs »… une richesse d’informations techniques bienvenues dans des métiers où le gain de productivité se joue au micron.

* En savoir plus dans le n°75 d’Équip’Prod paru en janvier 2016 (cf. www.equip-prod.com)

EQUIPPROD • N°117 Avril 2020