Nucléaire : de belles opportunités s’offrent à l’export
ETI Galilé
parRenaud Gaudillère, directeur du pôle Énergie de l’ETI Galilé, un groupe né d’acquisitions de PME à fort savoir-faire, nous explique les tendances et les perspectives d’avenir dans le domaine du nucléaire, un secteur en pleine mutation mais encore très actif à l’export, en particulier au niveau du démantèlement.
Équip’Prod
Quelles sont les composantes et les activités du pôle Énergie ?
Renaud Gaudillère
Le pôle Énergie est l’une des trois branches d’activité du groupe, les deux autres étant les pôles Manutention et les Biens d’équipements industriels. Concernant l’énergie, ce pôle représente une centaine de personnes pour un chiffre d’affaires de 12M€, et travaille avec de grands donneurs d’ordres, notamment dans le nucléaire, tels qu’Areva, le CEA, Alstom ou encore Engie (via sa filiale Cofely). Le pôle fournit un large panel de solutions techniques pour des équipements spécifiques et sur mesure, et se compose de deux entités : CLM, dont 100% des activités concernent le nucléaire sur les parties mécanique, chaudronnerie, mécano-soudure et soudure qualifiée, et Peinta (40% dans le nucléaire, 50% dans la marine de défense) qui développe des armoires électriques spécifiques (tôlerie, peinture, intégration électrique et électromécanique).
Quelles sont les problématiques de vos clients ?
Pour la branche CLM, celles-ci concernent d’une part le confinement nucléaire (boîtes à gants, cellules blindées, équipements sous pression…) dans le but de protéger l’opérateur des pièces et de l’environnement radioactifs. Nous développons d’autre part des outillages spéciaux pour l’exploitation et le démantèlement de réacteurs, afin de résoudre des problèmes de manutention de combustibles, ainsi que des machines spéciales dédiées à des opérations spécifiques (sciage, perçage, dépotage, compactage, filtration…). Parmi les exemples de chantiers sur lesquels nous intervenons, citons le CEA de Marcoule ou encore le réacteur Superphénix à Creys-Malville. Pour Peinta, nous mettons au point des tôleries spécifiques dans lesquelles nous intégrons de l’électromécanique pour les environnements les plus contraignants, à l’image du projet DUS (Diesel d’ultime secours) dans lequel nous développons un type d’armoires répondant aux problèmes de raccordements électriques en cas de défaillance d’un bâtiment nucléaire.
Quelles perspectives offre aujourd’hui le nucléaire ?
Le démantèlement est un marché en croissance. Bien qu’encore naissants en France, les outils restent à construire, ce qui offre de belles opportunités pour des concepteurs-fabricants imaginatifs. Par ailleurs, si la filière souffre en France, n’oublions pas que de fortes compétences existent dans notre pays et présentent de sérieux atouts à l’export. Reste à fournir les efforts nécessaires pour attaquer le marché étranger et chasser en meute auprès des grands donneurs d’ordres.
N° 81 Octobre 2016