« Nous devons encore amplifier l’action de l’Alliance »
ALLIANCE INDUSTRIE DU FUTUR
parAlors que la récente publication de son rapport d’activité 2016 dévoile des chiffres bien supérieurs aux objectifs qu’elle s’était fixés, l’Alliance Industrie du Futur (AIF) n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Son directeur général, Tahar Melliti, va même plus loin en insistant sur la nécessité d’accélérer cette formidable opportunité de reconquête de l’industrie française.
Équip’Prod
Depuis sa création en 2015, quel premier bilan tirez-vous de l’AIF ?
Tahar Melliti
Le bilan est très positif. Bon nombre de nos objectifs fixés pour 2016 ont été dépassés, à l’exemple du nombre d’entreprises accompagnées qui atteint 4 100, un chiffre bien supérieur aux 2 000 sociétés visées au départ. Autre exemple, la labellisation « Vitrine Industrie du Futur » met en avant, à ce jour, pas moins de trente-et-une entreprises et en fin décembre 2016, vingt labélisations contre quinze prévues ! Nous avons également permis le rapprochement de plusieurs salons existants en France (Middest, Smart Industrie) afin de tendre vers un grand salon de l’industrie du futur qui pourrait, à terme, concurrencer la foire de Hanovre.
Par ailleurs, des travaux importants ont pu être menés entre la France et l’Allemagne – et maintenant l’Italie – sur la standardisation, travaux grâce auxquels nous serons en mesure d’aboutir à une architecture de référence commune dans le numérique au niveau européen. Un autre exemple de réussite concerne la fabrication additive. l’AIF a su faire émerger ce secteur comme une filière à part entière dans laquelle se constituent désormais des acteurs internationaux français. Au-delà des considérations factuelles, la réussite structurelle de l’AIF réside dans l’engouement et le volontarisme des chefs d’entreprise et des pouvoirs publics qui ont su créer un « travailler ensemble » autour d’une organisation solide.
Produire en France est une priorité, mais qu’en est-il de l’export, un des talons d’Achille des entreprises françaises ?
L’export fait l’objet d’actions prioritaires. Nous avons beaucoup travaillé dans ce sens ces derniers mois, avec les CCI notamment, afin de recenser les acteurs capables de fournir des solutions « Industrie du futur » sur étagères et pouvant être intégrées dans les usines situées partout dans le monde. Cela s’accompagne naturellement d’un travail de fond destiné à accroître la visibilité de nos entreprises à l’international avec, par exemple, la participation sur un stand commun lors de salons majeurs tels que la foire d’Hanovre.
Par ailleurs, nous avons mis en place dans les grands pays industriels des ambassadeurs chargés d’une part de représenter l’AIF dans leurs pays respectifs mais aussi d’aider les entreprises françaises sur place à s’organiser en réseau afin de remporter des appels d’offres.
Qu’attendez-vous de l’élection d’Emmanuel Macron et de la part du nouveau gouvernement en place depuis le printemps ?
Emmanuel Macron avait déjà à l’époque fortement œuvré à la création de l’AIF afin que les industriels et les pouvoirs publics travaillent ensemble, avec un objectif commun : relancer l’industrie en France et la rendre compétitive. Nous souhaitons aujourd’hui amplifier cela, mettre un coup d’accélérateur à la fois sur les objectifs et les moyens nécessaires, en pérennisant par exemple des outils tels que le sur-amortissement qui s’est révélé très efficace dans la mesure où il répondait à un vrai besoin. Autre grand champ d’action, celui de la formation aux nouvelles compétences apportées par les nouvelles technologies (digitales ou non digitales). Il faudra s’attaquer autant à la formation initiale qu’à la formation permanente ; ce sujet donnera lieu à des États généraux en décembre prochain, impliquant à la fois les acteurs privés et publics mais également les organisations syndicales.
N° 92 Septembre 2017