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Entrer dans l’usine agroalimentaire de demain

VALORIAL

par Equip'Prod

À l’occasion du salon CFIA qui se déroulera à Rennes en mars prochain, Valorial co-organisera pour la sixième année consécutive, avec Bretagne Développement Innovation, un espace dédié à l’usine agroalimentaire du futur. Son directeur général, Jean-Luc Perrot, nous en explique le contenu et, de façon plus large, en quoi l’usine 4.0 va permettre de relever les défis des industriels dans le secteur alimentaire.

Equip’Prod  

Rappelez-nous les compétences de Valorial

Jean-Luc Perrot   

Valorial est un réseau d’entreprises, de centres de recherche et de centres de transfert réunissant des structures de l’ouest de la France, allant de la Normandie au Pays de la ­Loire en passant par la ­Bretagne. Créé en 2006, ­Valorial rassemble aujourd’hui 320 adhérents parmi lesquels des entreprises de l’industrie agroalimentaire, des équipementiers, des fournisseurs d’emballage sans oublier des prestataires d’analyses de matières premières. Le rôle de cette structure est de faire le lien entre la recherche et l’industrie à travers des projets d’innovation. Ces projets comportent deux phases : l’ingénierie technique qui permet de lever des verrous scientifiques ou d’usage, et l’ingénierie financière afin d’obtenir les fonds nécessaires à leur réalisation.

À quelles évolutions est confronté le secteur de l’agroalimentaire ?

Il n’y a pas grand-chose de neuf sous le soleil, mais plutôt des tendances qui se confirment, à commencer par la sécurité alimentaire et sanitaire des produits. Il s’agit d’un élément fondamental que l’on gère au quotidien grâce à la traçabilité et à la mise en œuvre de politiques de HACCP menées depuis les années 90. Si les autres enjeux de l’agroalimentaire sont similaires à ceux d’autres filières, il existe des spécificités qui lui sont propres. Le secteur est en effet soumis non pas à des flux tirés par la demande (où l’on produit à la commande) mais au contraire à des flux poussés par la production. Enfin, l’agroalimentaire ne représente pas qu’un seul process, lequel se trouve de plus en plus caractérisé par les durées de vie courtes des produits. Pour ces raisons spécifiques, les industriels (accompagnés par leurs fournisseurs et les intégrateurs) de ce secteur extrêmement performant ont su développer des trésors de savoir-faire.

Qu’apportent aujourd’hui les nouvelles technologies aux industriels de la filière ?

La révolution numérique que nous connaissons actuellement fait bouger beaucoup de choses, tant dans les secteurs primaire, secondaire que tertiaire ; et plus que jamais, ces évolutions font basculer l’usine en temps réel vers l’usine prédictive – c’est-à-dire celle qui permettra de prévoir ce qui va se passer dans l’usine en cas de forte hausse de la demande, de variation des ressources mêmes de l’entreprise ou d’aléas climatiques. Cette année d’ailleurs, sur le salon CFIA de Rennes, nous présenterons de grandes avancées sur le sujet. Cet espace dédié à l’usine du futur mettra en avant ces avancées technologiques :
– des démonstrateurs portant sur les données météorologiques pour anticiper la demande
– des outils destinés à mieux prédire la durée de vie des produits (au niveau de chaque UVC – Unité de Vente Consommateur notamment),
– des systèmes de maintenance prévisionnelle
– et enfin des solutions destinées à optimiser l’exploitation des équipements comme, par exemple, la consommation d’énergie des fours.

Toutes ces solutions engagent l’agroalimentaire dans une nouvelle révolution industrielle qui impliquera aussi la bonne identification des besoins et, pour cela, la nécessité de faire appel à des compétences nouvelles, spécialisées dans l’analyse de données et le big data.

N° 83 Janvier 2017