Se prémunir des risques lors de l’utilisation d’huiles de coupe et de rectification
MKU CHIMIE
parUtilisées sur les rectifieuses, parfois sur les tours, les fraiseuses pour la lubrification et le refroidissement des diverses opérations d’usinage, les huiles de coupe et de rectification présentent des risques dont il faut avoir conscience.
Parmi les risques les plus répandus, notons tout d’abord la formation de brouillards d’huile par la rotation de l’outil dans la salle des machines et les ateliers qui, mal ventilés, génèrent une épaisse fumée dans l’atmosphère avec une odeur caractéristique. Ces brouillards d’huile proviennent des projections générées par le contact de l’huile avec les pièces et la meule tournant à grande vitesse, de la re-condensation en gouttelettes des vapeurs dégagées sous l’effet de la chaleur par l’huile au contact des outils de coupe. D’autres risques, cutanés cette fois, viennent s’ajouter aux irritations et aux allergies.
Impacts des additifs
Les additifs de différentes sortes (dépôt d’aldéhyde formique, amines aliphatiques et alicycliques, bactéricides) engendrent des risques tels que les dermites eczématiformes et les asthmes, des pathologies respiratoires. Aussi, de nombreux additifs comme des additifs d’onctuosité, d’extrême pression, anti-usure, inhibiteurs de corrosion, biocides et biostatiques peuvent être contenus dans les fluides de coupe.
Les principaux risques sont donc ceux liés aux brouillards d’huile et au risque de contact cutané avec les fluides d’usinage. Ce contact se produit lorsqu’on ouvre rapidement la machine-outil pour prendre les pièces, quand on touche les pièces souillées, quand on nettoie les bacs ou si on porte des vêtements souillés par l’huile.
Conséquence de la formation du brouillard d’huile
Avec l’huile entière, la formation de brouillard d’huile entière dans l’enceinte de la rectifieuse est dangereuse car celui-ci est mélangé avec un certain volume d’air à une certaine température, ou avec un copeau incandescent (étincelle), pouvant provoquer le feu dans la rectifieuse, donc l’incendie. Beaucoup de techniciens regardent le point d’éclair d’une huile entière. Ce point d’éclair est uniquement la température à laquelle l’huile entière s’enflamme.
En réalité, avant le feu, il y a l’explosion… à une température plus basse que le point d’éclair !
C’est à cet instant précis que le mélange brouillard d’huile, air et étincelle agit.
Le brouillard d’huile entière est donc dangereux et rédhibitoire.
La formation de brouillard d’huile hydrosoluble détermine la quantité de produits (nocifs) que va respirer l’opérateur en fonction du produit acheté. En effet, des pneumopathies d’irritation ou allergiques peuvent être dues au mauvais choix du lubrifiant utilisé. Elles peuvent être dues à certains additifs ou à des métaux sous forme de particules dissoutes (cobalt, etc.) provenant des alliages usinés ou de l’outil.
Des pathologies respiratoires peuvent également provenir de certains micro-organismes ayant colonisé les fluides hydrosolubles.
Des nitrosamines peuvent se former dans les liquides aqueux, certaines de ces molécules étant cancérigènes.
Les plus grosses particules tombent sur le sol, le plan de travail et l’ensemble de l’atelier. Ceci peut entraîner des risques de chutes. Le chef d’entreprise est donc responsable vis-à-vis de ses salariés. La diffusion de ces particules se voit par la lumière dans l’atelier ; on constate alors un effet visuel intense. Cela ne permet pas d’apprécier d’une manière subjective la concentration du brouillard dans l’atelier puisqu’il dépend de la taille des gouttelettes d’huile dans l’air.
Concernant les huiles entières, l’ACGIH (American Conférence of Industrial Hygienist) suggère l’abaissement de la valeur limite concernant la fraction inhalable de 5 à 0.2 mg/m3.
C’est la raison pour laquelle l’utilisation d’huiles hydrosolubles sans formaldéhyde et sans bore contenant des additifs antibrouillards est essentielle pour une rectification optimale protégeant les salariés ainsi que les machines-outils (rectifieuse ou électro-érosion).
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EQUIP PROD • N°142 Mars 2023