Le lubrifiant, un maill on incontournable de la qualité

Implanté à Thyez, non loin de Cluses, Ademva-Novoutils est né du rapprochement de plusieurs entreprises aux compétences complémentaires. Rachetée en 1991 par Alain Bieler, la société Novoutils s’est, au fil des années, agrandie pour passer de onze à une cinquantaine de personnes. Une croissance qu’elle doit en grande partie à un savoir-faire précieux dans la réalisation sur mesure d’outils de grande précision. Afin de maintenir un niveau de qualité maximal et un état de surface irréprochable, la société a adopté l’huile entière SintoGrind TTK de oelheld.

La croissance d’Ademva-Novoutils est due en premier lieu à plusieurs acquisitions, créant une véritable synergie de moyens : celle de Mudry en 1999 puis d’Ademva (créée en 1857) et de Carburab en 2004. La bonne santé de l’entreprise s’explique aussi par une philosophie résolument portée sur la haute précision et l’investissement, à la fois dans l’outil de production ainsi que dans un personnel très qualifié, un bureau d’études de quatre personnes et une salle de métrologie équipée, notamment, d’une machine de mesure tridimensionnelle Contura du fabricant Zeiss. « Nous ne nous équipons que de machines haut de gamme, souligne Alain Bieler, président de la société. Pour nous, le contrôle est devenu vital afin de répondre aux plus hauts niveaux de qualité et éviter les risques de non conformité client ».

Ademva-Novoutils est spécialisé dans la conception et la fabrication d’outils coupants et de déformation, mais pas n’importe lesquels. Ces outils sont tous fabriqués sur mesure et répondent à des exigences fortes de la part de grands donneurs d’ordre français et européens appartenant à différents secteurs : l’automobile (les décolleteurs représentent encore près de 60% de l’activité), l’aéronautique, l’aérospatial, l’électronique, le nucléaire, l’armement ou encore l’horlogerie et le médical. « Nous ne produisons que des outils de forme à partir de plans de nos clients. Deux cas de figure se présentent : soit le client nous fournit un plan et on reproduit l’outil en fonction de celui-ci, soit il nous présente la pièce qu’il souhaite fabriquer. Dans ce cas, nous concevons entièrement l’outil qui permettra de la réaliser » précise Alain Bieler.

Ces outils et ensembles sont naturellement produits en petites séries (lorsqu’il ne s’agit pas de commande unitaire), allant d’une à une quinzaine d’unités, voire trente ou cinquante pièces. « Lorsque nous atteignons ce niveau de commandes, c’est déjà pour nous de la grande série, sachant que nous enregistrons des ordres de 300, 500 outils, voir plus, que nous réalisons avec nos machines robotisées. Notre métier, c’est de pouvoir tout réaliser, nous n’avons aucune limite. C’est pourquoi nous disposons d’un parc machines CN composé d’affûteuses 5 et 6 axes, de machines d’électroérosion à fil et d’un pôle Mécanique équipé d’un nouveau centre 5 axes. Un parc de machines conventionnelles est toujours en activité pour des demandes de pièces unitaires. Nos techniciens sont hautement qualifiés et peuvent, grâce à ces machines, répondre très rapidement à des demandes urgentes » poursuit Alain Bieler.

Le recours à un lubrifiant à très forte valeur ajoutée

Qu’une entreprise de mécanique de très haute précision telle que Novoutils investisse 10% de son CA dans la machine-outil n’est guère surprenant. Qu’elle fasse appel à des lubrifiants haut de gamme l’est encore moins. « Le niveau de qualité d’huile est choisi en fonction du niveau d’exigence que l’on veut atteindre » remarque Jonathan Masuccio, technico-commercial chez oelheld. En l’occurrence, au sein de Novoutils, bon nombre des clients exigent une qualité de leurs outils de l’ordre du micron.

Franck Tripoz précise que la rencontre avec oelheld remonte à 2011 : « à l’époque, nous recherchions une huile technique capable de répondre à deux de nos priorités, résume le directeur du site. La première consistait à améliorer la durée de vie de nos outils, à savoir des meules. La seconde concernait l’état de surface de nos pièces : celui-ci doit être impeccable, sans aucun défaut et avec un rendu esthétique parfait ». Grâce à la très bonne évacuation des copeaux, le lubrifiant permet de maintenir la meule dégagée, celle-ci est ainsi moins chargée et reste opérationnelle au bout de plusieurs passes. Outre l’absence de surconsommation d’énergie, la durée de vie de la meule est augmentée de manière significative tout en conservant notre productivité.

Quant au critère du « zéro défaut », celui-ci a été atteint après une série de tests menés avec oelheld. « En plus des caractéristiques techniques des huiles oelheld, nous avons bénéficié d’un réel accompagnement et de précieux conseils pour bien utiliser ces produits, d’autant que nous travaillons le carbure avec un fort pourcentage de cobalt. Cela ne s’improvise pas » poursuit Franck Tripoz.

Un meilleur état de surface et plus de confort pour l’opérateur

Au cours des trois années d’utilisation de l’huile SintoGrind TTK (une huile 100% synthétique, à base de PAO – polyalphaoléfine) sur plusieurs machines, Novoutils a constaté de meilleurs états de surface. Ce résultat est dû notamment à l’excellent pouvoir réfrigérant de ce lubrifiant. Cet avantage va donc au-delà de la simple fonction de lubrifiant en évitant les échauffements lors des opérations d’usinage de l’inox par exemple, donnant lieu à des brûlures sur les pièces et de disgracieuses taches noires. La bonne évacuation de la chaleur dans le métal rend en effet inexistantes les éventuelles microfissures sur les pièces et les fendillements. « Nous avons remarqué une amélioration très nette des états de surface, en particulier sur les outils en carbure et en acier » déclare Franck Tripoz. Ce résultat a également été obtenu grâce à l’absence (ou quasi absence) de mousse, évitant ainsi l’encrassement des systèmes de filtration. « Cela permet de réduire les coûts de maintenance mais aussi et surtout d’éviter la formation de bulles d’air sur les pièces lors de l’usinage, d’où une bonne finition et un état de surface régulier », précise Jonathan Masuccio.

Pour Novoutils, l’autre avantage  de l’huile SintoGrind TTK réside dans les aspects sanitaires et de santé pour les opérateurs. « Depuis que l’on utilise cette huile, nous ressentons moins de soucis liés aux allergies, nous n’avons plus de problèmes d’irritation et nous ne subissons plus de mauvaises odeurs. » affirme Dominique Colisson, responsable production. L’huile SintoGrind est non seulement physiologiquement inoffensive mais, en plus, on note une faible évaporation : la déperdition par brouillard est 2/3 plus faible que les produits issus d’hydrocraquage ou les huiles minérales classiques. Cet aspect présente un avantage économique non négligeable dans la mesure où il y a moins de réassort d’huile à faire. Cela concourt également à la longue durée de vie du lubrifiant – de l’ordre de plusieurs années. Un argument qui illustre bien l’idée que le lubrifiant s’intègre parfaitement dans la stratégie de l’entreprise : « la dernière machine entrée dans l’atelier fonctionne à l’huile entière. Il en sera de même pour la prochaine… » dévoile Franck Tripoz. Pour l’heure, place à la production et à l’espace. La société va très prochainement s’agrandir de 1 600 m2, passant, d’ici le premier trimestre 2016, de 2  700 à 4 300 m2. Cette extension va de pair avec les besoins d’un marché dans les outils de forme et de haute précision.

N° 66 Mai 2015