Le lubrifiant du futur sera propre et polyvalent
FUCHS LUBRIFIANT
parPascal Gartner, chef de produits Usinage pour la partie consacrée aux lubrifiants hydrosolubles, nous explique en quoi l’usine du futur impacte tous les maillons de la chaîne de production, y compris la partie lubrifiant et huiles de coupe. Selon lui, le lubrifiant de demain devra répondre aux exigences de santé et s’adapter à la globalisation des industries en étant le plus polyvalent possible.
Équip’Prod
Qu’évoque pour vous l’usine du futur dans votre métier, l’usinage ?
Pascal Gartner
Dans mon métier, l’industrie du futur se résume à la tendance suivante : concevoir des usines pouvant produire 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, et ce avec le moins de personnel possible ; c’est peut-être politiquement incorrect, mais cela revient à dire qu’aujourd’hui, on automatise au maximum afin d’optimiser et de rationnaliser l’outil de production. C’est du moins ce que l’on ressent chez nos clients à travers leurs investissements, et tout particulièrement dans des machinesoutils capables de tourner en toute autonomie. Ainsi, dans le domaine qui nous concerne, on constate que nos clients n’attendent pas forcément de performances extraordinaires mais plutôt des lubrifiants fiables ; certes ceux-ci doivent augmenter la durée de vie de l’outil coupant mais surtout permettre de fonctionner sans générer de dysfonctionnement tels que moussage, défaut de filtration ou encrassement conduisant à des arrêts de machines qui, je le rappelle, se doivent aujourd’hui de tourner en continu.
Comment se traduit chez vous cette fiabilité ?
En termes de développement, les aspects les plus intéressants sont sans nul doute, dans l’usinage, la recrudescence des métaux durs et/ou réfractaires, comme les alliages de titane et de nickel. Nous suivons cette évolution en développant des lubrifiants toujours plus performants. Autre aspect : l’hygiène et la sécurité. Sous la pression de la législation, nos produits ne font plus appel à des molécules biocides réputées allergisantes, mais plutôt à de nouvelles solutions s’appuyant sur les propriétés naturelles des matières premières. La santé des opérateurs passe avant tout.
En matière de performances des lubrifiants Fuchs, quelles sont les grandes avancées auxquelles on peut s’attendre à l’avenir ?
Chez Fuchs, nous mettons l’accent sur la globalisation, c’est-à-dire que nous développons des produits avec une palette d’applications extrêmement large, quel que soit l’endroit dans le monde où se situe l’usine. Sur les plans de la formulation et de la réglementation, il faut que ces lubrifiants soient polyvalents. En somme, si l’usine est globalisée et dupliquée, l’utilisateur doit pouvoir utiliser le même lubrifiant partout dans le monde. C’est une réalité aujourd’hui, ce sera encore plus vrai demain. C’est pourquoi nous accompagnons nos clients à l’international, y compris à travers des unités de production de Fuchs implantées aux quatre coins de la planète. L’idée est d’aller vers plus de simplicité pour nos clients.
À quoi ressemblera le lubrifiant de demain ?
Le lubrifiant de demain sera formulé à partir d’une base végétale et ne contiendra pas de molécule susceptible d’incommoder l’homme ou de polluer l’environnement. Il réclamera peu de maintenance, permettra d’usiner une très large gamme de matériaux et sera disponible partout dans le monde. D’ailleurs, chez Fuchs, nos nouveaux développements ECOCOOL GLOBAL vont clairement dans ce sens puisque cette nouvelle gamme fait appel à des molécules très innovantes ; elle répond à la législation de dix-neuf pays différents et sera disponible dans le monde entier. Si elle est aujourd’hui destinée principalement à l’aéronautique, elle sera très prochainement dupliquée dans d’autres secteurs d’activité.
N° 68A septembre 2015