Ostéobio repense les sièges du TGV

À partir de cet été, pour améliorer le confort des 100 millions de voyageurs qui prennent le TGV chaque année, la SNCF installera des sièges ergonomiques dans quarante rames. Ces nouveaux sièges sont le fruit d’une collaboration étroite entre la société ferroviaire et Ostéobio, une école d’ostéopathie biomécanique.

Depuis les tout premiers TGV, en 1981, les morphotypes et la gestuelle des voyageurs ont beaucoup évolué, constate Philippe PerdrieL, chargé d’étude et spécialiste sièges et matériaux à la SNCF. Par exemple, les jeunes voyageurs fléchissent en permanence leur rachis pour utiliser leur smartphone. On déplore un nombre significatif de lombalgies, de compressions au creux des genoux et de cervico- dorsalgies. Nous avons donc intégré au cahier des charges, des critères de confort postural, pour optimiser la conception des nouveaux sièges ».

C’est dans ce contexte que sont intervenus Ostéobio, l’école d’Ostéopathie biomécanique, et Cogitobio, société spécialisée dans les transferts de technologies liées à l’ergonomie. Ostéobio et cette société créée en 2000 sont partenaires de la SNCF pour des projets de R&D depuis plus de quinze ans. L’enjeu consistait alors à améliorer le galbe des sièges en tenant compte du comportement dynamique des vertèbres, des appuis du bassin et des muscles du dos. Les chercheurs d’Ostéobio ont analysé le comportement des voyageurs et quantifié leur niveau d’inconfort grâce à des tests physiques aboutissant à une modélisation informatique.

Une vraie notoriété dans la R&D en ergonomie

Depuis quinze ans, Ostéobio, école d’ostéopathie installée à Cachan, participe à des études de R&D sur des projets liés à l’ergonomie, notamment pour Alstom, SNCF, Seb, LVMH ou encore Veolia. L’École (composée de 247 étudiants) possède son propre Laboratoire de biomécanique et est engagée dans des partenariats avec quatre laboratoires dans l’anatomie, les neurosciences, l’imagerie et l’orthopédie. Ces dernières années, les enseignants- chercheurs de l’école ont publié une vingtaine d’articles dans les revues scientifiques. L’établissement a d’ailleurs reçu le label Crédit impôt recherche (CIR).

N° 72 février 2016